Baromètre JLL des préférences salariés 2025
Paris, le 9 septembre 2025,
Les politiques de retour au bureau plus strictes se multiplient partout dans le monde, signalant un resserrement des conditions du télétravail, largement entériné dans les chartes employeurs françaises depuis 2022. Qu’en pensent les salariés ? Où en est-on du « contrat de confiance » avec l’employeur ? Quelles sont leurs attentes en matière d’environnement de travail ? A quelques jours de la rentrée des salariés, JLL présente les enseignements de son baromètre, réalisé entre juin et juillet 2025 dans le cadre d’une enquête conduite par Kantar, auprès de 8 700 employés de bureaux dans 31 marchés dans le monde.
1 - Le travail hybride entre dans son âge de raison : une forme d'acceptation des politiques de retour au bureau se dessine.
Les politiques instaurant un nombre de jours de présence au bureau obligatoire connaissent un regain d’actualité à la faveur des grandes annonces faites par des entreprises emblématiques de différents secteurs depuis le début de l’année 2025.
66 % des répondants en France et dans le monde déclarent une obligation de revenir au bureau. En moyenne ils sont attendus 3,7 jours par semaine sur site.
Dans la pratique, si les salariés dans le monde tendent à venir moins souvent que demandé (3,4 jours), en France le niveau de pratique rejoint le niveau attendu et s’établit à 3,7 jours sur site – en légère augmentation par rapport au précédent baromètre*.
De façon surprenante, une majorité de 72 % des sondés dans le monde perçoit les politiques de retour au bureau de façon positive. Cet enthousiasme est plus modéré en France avec 64 % d’avis favorables.
En France, le top 3 des raisons invoquées pour justifier de cette approbation relèvent :
- d’une préférence pour le travail au bureau ;
- d’un sentiment de travail d’équipe plus efficace en présentiel ;
- et du souhait d’une politique plus équitable au sein de l’entreprise en matière d’organisation du travail.
* Source : https://www.jll.com/fr-fr/newsroom/barometre-preferences-salaries-2022 (sondage réalisé en partenariat avec l’institut CSA Research)
« Si la grande majorité des personnes se conforment aux attentes de leur entreprise, y compris celles qui imposent un retour à 100 %, une certaine latitude est admise dans la pratique. C’est donc moins caricatural que le “diktat du présentiel” qu’on peut imaginer. Mais il est vrai que, petit à petit, le nombre de jours sur site tend à augmenter », explique Flore Pradère, Directrice de Recherche & Prospective Bureaux de demain.
2 - L'équilibre vie privée et vie professionnelle devient la priorité chez les salariés, devant la rémunération
Pour la majorité des répondants, l’enjeu est de préserver l’héritage de l’expérience du travail hybride : l’équilibre de vie devient la priorité des salariés au travail devant la rémunération, indépendamment de leur âge ou de leur genre.
2/3 des personnes interrogées dans le monde déclarent prioriser cet équilibre vs. 56% qui évoquent une priorité donnée au salaire. Cela représente une progression fulgurante de 17 points en 4 ans*.
En France, où la priorité à l’équilibre de vie s’était déjà imposée post-Covid, celle-ci progresse encore, atteignant 72 % aujourd’hui et restant significativement au-dessus de la moyenne mondiale. Ainsi, si la majorité des salariés accepte les politiques de retour, plus d’un quart (28 %) dans le monde en a toutefois une opinion négative. Un niveau qui monte même à un tiers (36 %) des salariés en France où ils redoutent :
- Pour 51 %, des conséquences négatives sur leur qualité de vie ;
- Pour 39 %, le sentiment d’un revirement sur la politique de télétravail et l’impression d’un « contrat de confiance » rompu ;
- Pour 37 %, l’impression que l’employeur n’encourage plus la confiance et l’autonomie. Un trait particulièrement marqué en France par rapport à la moyenne mondiale qui met en lumière les tensions autour du modèle managérial actuel.
* Source : https://www.jll.com/fr-fr/newsroom/barometre-preferences-salaries-2022 (sondages 2021 et 2022 réalisés en partenariat avec l’institut CSA Research)
Benoit Delattre, Directeur Consulting, déclare :
« Aujourd’hui les employeurs doivent composer avec une diversité de salariés aux besoins professionnels et personnels qui varient en fonction de l’âge, du genre et de la position hiérarchique. Un défi pour les entreprises qui appelle à faire évoluer leur culture managériale et à revoir les termes du contrat tacite qui les lie aux salariés, s’ils veulent garantir l’engagement et la performance individuelle et collective de l’organisation sur le long terme. »
3 - Pour les salariés, la flexibilité change de visage : la valeur « temps » prime désormais sur le « lieu »
Pour l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, un déplacement s’opère aujourd’hui dans le débat sur la flexibilité :
À la question :
« Alors que votre employeur impose une diminution du télétravail, qu’attendez-vous de lui en retour ? » : 51 % des salariés en France attendent de la flexibilité dans les horaires.
À défaut d’avoir la main sur le nombre de jours télétravaillés, les salariés reportent leurs attentes sur une nouvelle flexibilité horaire, leur permettant de concilier dans une même journée, impératifs personnels et professionnels : pouvoir se rendre à un rendez-vous médical en journée, avoir accès à une salle de sport, partir plus tôt du bureau pour aller récupérer ses enfants, voilà le nouveau cheval de bataille.
55 % des employés qui sont satisfaits du cadre de travail offert par leur entreprise ont des horaires flexibles.
« Le travail hybride a introduit des rythmes différents dans la journée d’un travailleur, avec des limites assez poreuses entre les injonctions professionnelles et personnelles. Si le quota de télétravail autorisé diminue, les salariés cherchent logiquement à réintroduire cette flexibilité dans leur journée au bureau », explique Flore Pradère.
4 - Pour les salariés, la flexibilité change de visage : la valeur « temps » prime désormais sur le « lieu »
Au-delà de la relation à l’employeur et de la flexibilité de l’organisation, l’environnement physique de travail joue lui aussi un rôle déterminant dans l’acceptation des politiques de retour. La perception de ces politiques dépend moins du nombre de jours imposés, que de l’alignement du bureau avec les attentes des salariés.
48 % des personnes à travers le monde ayant une opinion négative de leurs bureaux ont également une opinion négative de la politique de retour sur site de leur employeur.
À l’inverse, parmi les employés dont l’entreprise met en œuvre une politique sans télétravail mais avec un environnement physique adapté et aligné aux attentes, seulement 16 % font part d’une perception négative.
Résultat, pour 38% des salariés dans le monde, de nombreuses améliorations sont encore nécessaires. En Europe, les salariés sont encore moins satisfaits qu’ailleurs. Près de 1 répondant sur 2 (49 %) estime que son lieu de travail n’est pas idéal et nécessite des améliorations. Et ils sont même 56% en France. Coïncidence ? En Europe, le parc de bureaux est également plus ancien avec une obsolescence de bâti et d’usage qui concerne jusqu’à 145 millions de m². ( Recherche JLL, Immeubles obsolètes, gisement d’opportunités, janvier 2025).
Globalement, les lacunes attribuées aux bureaux concernent principalement les éléments qui rendent l’environnement de travail vivant et stimulant tout en accompagnant les besoins essentiels : la capacité à se régénérer, à s’inspirer, à s’immerger dans la culture d’entreprise, à se rencontrer et à travailler avec des équipes souvent disséminées sur différents sites.
Benoit Delattre commente :
« Pour encourager et accompagner le retour au bureau, l’espace de travail devra réellement soutenir les salariés en leur offrant une expérience personnalisée. Cela passe par des écosystèmes de collaboration enrichis par l’IA, des équipements et des services de restauration exclusifs, des opportunités de réseautage et de proximité avec les dirigeants, ainsi qu’un programme d’événements sur mesure : autant d’attributs qui définissent le lieu de travail nouvelle génération attendu par les employés et appelle à une véritable conduite du changement dans les organisations. »
Top 5 des attentes des répondants français :
- Restauration, en particulier de la nourriture saine et en accès libre ;
- Mobilité sponsorisée par l’employeur ;
- Mobilité verte (parking vélo et bornes de recharge électrique);
- Santé (ostéopathie, téléconsultations, soutien psychologique) qui marque l’importance grandissante de la prise en compte de la dimension « Care » ;
- Programmation événementielle pour favoriser la socialisation.
Pour découvrir tous les enseignements de l’étude : CP - BAROMÈTRE JLL DES PRÉFÉRENCES SALARIÉS 2025
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