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Face aux enjeux des
nouvelles métropoles,
l'innovation joue ses cartes

Intégré dans la réflexion de l'urbanisme, l'immobilier a un rôle prépondérant à jouer aujourd'hui
dans la réalisation des possibles qui s'ouvrent devant nous avec les changements apportés par le Grand Paris.
23 octobre 2018

Intégré dans la réflexion de l'urbanisme, l'immobilier a un rôle prépondérant à jouer aujourd'hui dans la réalisation des possibles qui s'ouvrent devant nous. Dans son étude Grand Paris : laboratoire d'innovations immobilières publiée le 16 octobre 2018, JLL décrit comment l'innovation, issue des grandes consultations récentes, accélère le renouveau des usages de l'immeuble. Entre analyses, témoignages et prospective, l'étude parcourt les enjeux importants qui marquent de leur actualité la conception des métropoles du futur.

Paris, laboratoire d'idées

Plus les villes grandissent, plus elles doivent replacer l'homme, son bien-être individuel, social et environnemental, au cœur de leurs préoccupations.

Emmanuel, Launiau, Président du directoire d'OGIC, projet "1000 arbres"

Relever les défis de la métropole du futur consiste à articuler les enjeux actuels et à venir. Donner aux réponses une forme tangible, pérenne, est le travail des architectes, urbanistes, promoteurs, avec l'apport des citoyens qu'il faut savoir inclure dans le travail d'élaboration. La ré-invention de Paris, objet d'une spectaculaire campagne d'appels à projets lancée en novembre 2014, a été couronnée d'un succès public et critique pour l'audace et l'inventivité des projets qui y ont été soumis. « Réinventer Paris » et d'autres consultations ont mis en relief différents enjeux sociaux, économiques, environnementaux, que toute instance gouvernante se doit d'aborder si elle souhaite faire le bonheur des habitants et la vitalité de son territoire. 

"Plus les villes grandissent, plus elles doivent replacer l'homme, son bien-être individuel, social et environnemental, au cœur de leurs préoccupations." Emmanuel Launiau, Président du directoire d'OGIC, projet "1000 arbres".

L'Île de France et le projet du Grand Paris

Paris qui repense ses frontières appelle à repenser la région dans son ensemble. Longtemps on a envisagé Paris contre ses extérieurs, faisant de la banlieue une zone périphérique où se dissolvaient attractivité, qualité de vie ou capacités d'innovation et d'investissement. Lorsqu'apparaît pour la première fois en 2008 l'idée d'un Grand Paris, allant des villes orientales de la Marne jusqu'à l'embouchure de la Seine, un autre futur se dessine. Autour du centre rayonnant de Paris, d'autres possibles naissent. Le propos : remodeler les usages et proposer de nouvelles formes d'occupation du bâti, sortir d'une logique d'aspiration et de flux à double sens vers ou hors de la capitale, créer de la richesse à l'ombre des zones auparavant dédiées à la seule activité économique.

Les enjeux de la ville contemporaine

De grandes tendances ont de fait émergé dans les visions des projets lauréats de "Réinventer Paris", "Réinventer la Seine", ou "Inventons la métropole du Grand Paris"...

La mixité et la réversibilité des bâtiments contrecarrent la dystopie d'un espace urbain morcelé, que les flux de population traversent pour permettre aux individus d'être un instant habitants, l'autre travailleurs, ou enfin consommateurs. On propose de nouveaux modes d'occupation du bâti, où les lieux de travail et de vie ne sont plus dos à dos mais conjugués, pour réduire les temps de transport, ou les pollutions des véhicules individuels.

"Un bâtiment flexible abrite plusieurs usages : on y réside, on y fait ses courses, on travaille, on étudie … il peut être aussi réversible, c'est-à-dire changer de fonction et avoir plusieurs vies. C'est une logique d'économie circulaire, à laquelle nous sommes très sensibles chez Linkcity."  Caroline Vaubourgoin, Directrice Générale Adjointe, Linkcity Ile-de-France.

La nature et l'agriculture reviennent en force dans l'imaginaire urbain après l'avoir trop longtemps déserté. Le verre et l'acier doivent aujourd'hui se parer d'une toison végétale. Cette végétalisation de la verticalité répond à la fois à l'impératif esthétique de réinstaller la nature en ville et à la conscience grandissante d'une urgence écologique. Les fermes, horizontales ou verticales, reprennent d'assaut les surfaces que leur laisse la ville dense. Chaque urbain s'imagine en petit cultivateur de son jardin, individuel ou collectif. Le Paris du XIXe siècle, qui comptait dans ses faubourgs des milliers de maraîchers et en son centre un formidable "Ventre", revient par la lucarne, sans nostalgie. Il est porté aujourd'hui par une nouvelle approche technologique de la culture du vivant, et un mouvement de relocalisation dans les quartiers, au plus près des habitants.

"Ce site a un rôle d'incubateur et de démonstrateur. Il faut y voir un projet éducatif. On veut amener les usagers à réfléchir à leurs achats, à leur mode de consommation que ce soit en termes de qualité et de pollution liées au transports et à la fabrication du produit." David Marcovici, Président du directoire d'Hertel, à propos du projet Ré-alimenter Masséna.

De cette réappropriation des moyens de production, de la revalorisation des artisanats ou des pratiques agricoles, découle une conception de la ville socialement "enrichie", entre mélange des genres et ouverture à la différence. La place publique accueille des usages et des cultures variés. L'espace du travail lui-même prend des allures pluri-communautaires et pluri-disciplinaires : les grandes entreprises cohabitent, grâce au coworking, avec les microscopiques pousses qui seront les géants de demain. Que l'on soit, en somme, petit ou grand, cette cohabitation paraît souhaitable dans la nouvelle économie dite "relationnelle", plus apte à générer de la valeur et du bien-être que les grands modèles épuisés de la concentration. De même, la consultation des publics et l'adhésion aux projets des riverains ou des utilisateurs finaux paraissent indispensables, pour que l'innovation ne soit pas simplement "l'adoption d'une nouveauté", mais participe d'un grand mouvement de progrès démocratique.

Retrouvez notre étude en cliquant ici.